La stratégie data fait l’objet de toutes les attentions. Feuille de route, outils, modèles de gouvernance, dictionnaires, catalogues, référentiels… Les organisations multiplient les initiatives pour structurer leur écosystème data. Mais au milieu de cette effervescence, une question revient souvent : à quoi ça sert, concrètement ? Et surtout : comment mesurer ce que ça nous rapporte, au-delà des discours ?
Car une stratégie data bien construite n’est pas seulement un exercice de conformité ou d’urbanisation. C’est une réponse concrète à trois besoins fondamentaux dans les organisations : Gagner du temps, mieux recruter et maîtriser ses coûts. Mais pour que cela fonctionne, encore faut-il que la stratégie data soit gouvernée, partagée et incarnée. C’est là que tout se joue.
Remonter d’un cran : avant les indicateurs, une intention
Trop souvent, la stratégie data est pensée comme un empilement de briques techniques : référentiel, catalogues, dictionnaires, outils de visualisation, etc. Ces dispositifs sont utiles, parfois nécessaires, mais ne répondent pas à une question essentielle : Pourquoi met-on tout cela en place ? Avant de parler de ROI, il faut parler de sens.
Et ce sens ne se décrète pas. Il se construit à partir de trois enjeux structurants :

- Démocratiser l’accès à la donnée, pour que chacun puisse s’en saisir dans ses usages quotidiens ;
- Acculturer et mettre en qualité, pour créer un socle de confiance commun ;
- Gouverner pour mieux maîtriser, afin de structurer les flux, les responsabilités et les usages.
Ces enjeux sont incarnés par cinq principes directeurs — qui, ensemble, forment un cadre de référence opérationnel :
- Conformité & sobriété : maîtriser les risques réglementaires et réduire les volumes inutiles.
- Partage standardisé : garantir l’accessibilité et la fiabilité des données, dans un cadre harmonisé.
- Mise en qualité : produire des données précises, complètes, traçables.
- Structuration des données de référence (master data) : éviter les doublons, construire une vérité partagée.
- Langage commun : parler la même langue, du technicien au dirigeant, pour construire des indicateurs compréhensibles et comparables.
Mais là encore, ces principes ne suffisent pas, s’ils ne répondent pas à une ambition plus large : transformer l’organisation dans sa manière de décider, de collaborer, de piloter.
Temps, recrutement, coût : un ROI élargi, profondément humain
- Gagner du temps : la sobriété comme levier d’efficacité
La donnée peut être un accélérateur. Mais elle peut aussi ralentir. Quand elle est dispersée, mal nommée, contradictoire, elle devient source de confusion, de rework, de validation à répétition.
À l’inverse, une stratégie bien gouvernée permet :
- d’accéder plus rapidement à la donnée utile ;
- de comprendre plus vite ce qu’elle signifie grâce à un langage commun ;
- de produire des analyses fiables sans devoir en vérifier la source à chaque instant.
Le temps gagné ne se voit pas toujours dans les reportings. Mais il se ressent dans les équipes. Moins de friction, moins de stress, moins d’arbitrages flous. Et un meilleur alignement collectif.
Ce gain est souvent masqué : les équipes “bricolent” pour compenser l’absence de cadre — patchs, extractions, recodage…
 Cela fonctionne, mais au prix d’un effort invisible, non mesuré, qui génère de la fatigue et de la frustration. 
- Réduire les coûts : au-delà de la conformité, la valeur d’usage
Le ROI économique existe bel et bien. Il se manifeste à trois niveaux :
- Conformité : une gouvernance claire permet d’éviter des sanctions réglementaires. Ici, le coût évité est direct.
- Sobriété numérique : des données bien rangées, non dupliquées, non sur-stockées permettent de réduire les frais d’hébergement, de traitement, de maintenance.
- Valeur d’usage : une donnée bien définie, partagée, fiable, permet des décisions plus justes, des actions plus ciblées, une exploitation plus pertinente.
Mais attention à l’illusion technologique : Ce ne sont pas les outils qui font la valeur. C’est la clarté du cadre, la rigueur de la gouvernance, et la compréhension partagée qui donnent du sens — et donc de la valeur — à la donnée.
- Attirer et fidéliser : la data comme levier d’engagement
Ce point est rarement intégré dans le calcul du ROI, et pourtant… Une stratégie data claire, partagée, incarnée, donne du sens au travail des équipes :
- Moins de tableaux de bord bricolés avec des astérisques “à interpréter avec prudence”.
- Moins de réunions à arbitrer des chiffres qui ne tombent pas juste.
- Moins de solitude pour les métiers face à des données qu’ils ne comprennent pas.
Ce cadre structurant réduit le turnover, diminue la charge mentale, renforce l’engagement. Il donne envie de rester, de progresser, de contribuer. Et dans un contexte de tension sur les profils data, c’est un avantage stratégique fort.
Les équipes ne quittent pas toujours une entreprise pour un salaire. Elles partent aussi quand elles perdent le sens, la clarté, la fierté de produire du travail de qualité.
Mesurer autrement, avancer intelligemment
Alors oui, on peut mesurer le ROI d’une stratégie data — mais pas toujours avec des indicateurs standards. Plutôt que chercher une formule universelle, mieux vaut adopter une approche progressive, ciblée, terrain :

- Identifier les irritants majeurs pour les équipes (temps perdu, doublons, incompréhensions).
- Observer les effets d’une amélioration (projet pilote, démarche localisée).
- S’appuyer sur des retours d’expérience, des témoignages, des métriques qualitatives (turnover, temps de traitement, nombre de patchs supprimés…).
Pas besoin de tout mesurer d’un coup. On avance par étapes, par zones, selon les priorités de l’entreprise. L’important est de créer une dynamique, pas un audit perpétuel.
La valeur de la stratégie data ne réside pas uniquement dans la donnée
La qualité des données est un pilier. Mais c’est la qualité de la stratégie data dans son ensemble — gouvernée, partagée, incarnée — qui en détermine réellement la valeur.
Car une donnée n’a pas de valeur intrinsèque. Elle en prend une quand elle est comprise, partagée et activée dans un cadre collectif.
 La stratégie data ne doit pas être une usine à tableaux de bord. Elle doit devenir une boussole pour faire mieux, ensemble : décider, agir, engager. 
Et c’est peut-être ça, le vrai ROI : Une organisation alignée, sobre, efficiente, où la donnée soutient l’action — sans la compliquer.
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