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L’effet boomerang de la donnée : quand le producteur devient utilisateur

Dans l’industrie, la donnée est partout. Production, logistique, achats, finance… chaque service dépend de données fiables pour fonctionner efficacement. À l’heure où la pression concurrentielle s’intensifie, et où les exigences réglementaires se renforcent, améliorer la qualité des données devient une nécessité. Cet article explore les enjeux concrets rencontrés sur le terrain, les conséquences d’une mauvaise donnée, et les leviers activables pour embarquer les métiers et transformer la donnée en véritable atout stratégique.  

L’importance de la qualité de données dans le quotidien d’un industriel

Dans l’industrie, la donnée est devenue un levier stratégique. Pourtant, son intégration reste difficile, notamment dans les structures ayant des modes de fonctionnement devenus obsolètes. Chaque métier ou site a historiquement développé ses propres pratiques, sans référentiel commun ni gouvernance centralisée. Résultat : des données dupliquées, mal renseignées, peu traçables et une perte de fiabilité dans les processus. 

Or, une donnée n’est jamais isolée. Celui qui la produit ne l’utilise pas toujours, et celui qui l’utilise dépend de sa qualité. Un oubli, une erreur ou une règle mal appliquée peut avoir des impacts en chaîne sur la production, la supply chain, la qualité, la finance ou le service client. Comprendre cette interdépendance est clé : chacun est à la fois émetteur et consommateur de la donnée.  

Face à la pression du marché et à la complexité des organisations industrielles, une transformation data est en marche. Plateformes data, référentiels partagés et acculturation sont autant de leviers pour améliorer la qualité de la donnée. Mais le véritable enjeu est humain : faire évoluer les habitudes, créer une culture commune, et accompagner les équipes à chaque étape pour transformer la donnée en atout collectif. 

 

L’effet “boomerang” : quel impact ? 

Certaines erreurs semblent d’abord anodines. Sur le moment, tout fonctionne : les pièces sont produites, les commandes expédiées, les outils ne signalent aucun problème. Pourtant, ces erreurs peuvent déclencher des réactions en chaîne dont les conséquences ne se révèlent que quelques temps après. C’est ce qu’on appelle l’effet « boomerang » : une donnée incorrecte ou mal saisie passe inaperçue dans un premier temps, mais finit par impacter négativement l’organisation. Retour produit, non-conformité, rupture de stock ou surcharge de production… Ce qui paraît normal masque une erreur qui, une fois révélée coûte cher en temps et en argent. 

Un exemple concret : les écarts d’inventaire. Souvent, les opérateurs n’estiment pas correctement les quantités de pièces en bord de ligne, notamment pour les petites fournitures en lot comme la visserie peu utilisée. Certaines pièces peuvent être perdues, mal utilisées ou mises de côté, et le taux de rebus est parfois mal évalué. Lorsque ces écarts sont mal renseignés, la supply chain n’en est pas informée. Dans le pire des cas, cela peut aller jusqu’à provoquer un arrêt de la production. 

Cela crée un effet boomerang : un écart mal renseigné semble anodin au départ, mais entraîne des ruptures de stock, des arrêts de production, et une perte de confiance dans la fiabilité du système d’information. 

Ce type de situation met en lumière un enjeu fondamental : sans gouvernance claire, sans référentiel unique et sans coordination, la donnée est vulnérable et ne représente pas un levier de performance. Les conséquences ne sont pas seulement techniques, mais aussi stratégiques, opérationnelles et économiques. 

 

Les métiers concernés, les leviers pour embarquer et l’optimisation des processus

La qualité des données concerne tous les services, mais certains acteurs sont plus difficiles à mobiliser. Les métiers qui gèrent directement leurs propres données se sentent souvent en première ligne : les chantiers paraissent immenses, complexes, et parfois effrayants. Du côté des opérateurs, la saisie peut être perçue comme une perte de temps par rapport à la productivité, ce qui minimise l’impact des erreurs. Quant à la direction, elle peut parfois sous-estimer le sujet et considérer la gestion de la donnée comme une tâche secondaire, confiée sans cadre clair.  

Pourtant, chaque service dépend des données : supply chain, logistique, vente, relation client… Les freins varient selon la culture de l’entreprise, mais le résultat est toujours le même : sans implication collective, la fiabilité du système d’information est compromise. 

 

Alors, comment embarquer les parties prenantes ? Quelques leviers concrets :

  • Désigner des référents data par périmètre métier 
  • Mettre en place des rituels de suivi pour gérer création, mise à jour, et obsolescence 
  • Créer des KPI simples et visuels pour identifier les zones critiques 
  • Donner du sens à la donnée en illustrant les impacts réels (économiques, réglementaires…) 

 

Travailler la qualité des données, c’est comme rénover une maison : il faut prioriser, avancer étape par étape, et s’appuyer sur ce qui fonctionne déjà. La règle du 20/80 (20 % d’efforts pour 80 % d’impact) s’applique pleinement. 

Cela passe par une méthode claire : 

  • Clarifier les rôles 
  • Formaliser les processus 
  • Avancer en itérations courtes 
  • Mettre en place un monitoring régulier 
  • Sensibiliser et accompagner dans la durée 

Une démarche structurée rend le projet concret, pilotable, et source de valeur pour tous. 

 

 

La qualité de la donnée est un sujet organisationnel, culturel et humain. Derrière chaque donnée mal renseignée, il y a des impacts concrets sur la production, la satisfaction client, la conformité réglementaire ou encore la rentabilité. Dans un environnement industriel complexe, engager une démarche de fiabilisation demande méthodologie, pédagogie et accompagnement. Toutefois les bénéfices sont considérables : une meilleure anticipation, une réduction des erreurs, une supply chain plus robuste, et une prise de décision plus éclairée. 
Commencer petit, structurer les rôles, donner du sens à chaque action : c’est ainsi que la donnée cesse d’être un point faible pour devenir un véritable levier de performance.

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