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Rendre la data policy sexy : mission impossible ? Pas vraiment.

Dans de nombreuses organisations, la data policy est censée structurer les usages autour de la donnée : qualité, sécurité, responsabilités, gouvernance… Elle est censée être indispensable. Mais dans la réalité, elle reste souvent invisible. Trop complexe, trop descendante, trop technique, elle est mal comprise, peu utilisée, voire ignorée. Résultat : elle ne joue pas le rôle qu’on attend d’elle. Pourtant, une data policy bien pensée peut devenir un outil puissant de cohésion, de performance et de transformation. Encore faut-il revoir la manière dont elle est conçue, portée et animée. 

Redonner du sens à un cadre trop souvent théorique 

La première erreur courante consiste à concevoir la data policy comme un document de spécialistes, rédigé par des experts data, pour des experts data. Le langage est technique, les cas d’usage absents, et les destinataires se limitent à une poignée de profils initiés. Résultat : elle est perçue comme un règlement hors-sol, éloigné du terrain, qui n’apporte pas de valeur ajoutée concrète au quotidien. Pour y remédier, la première démarche consiste à repartir de l’usage réel de la donnée dans l’organisation. Cela implique d’observer comment elle circule : qui la produit, qui la transforme, qui la consomme, et dans quels objectifs. Cette exploration révèle des écarts de pratiques, des incompréhensions sémantiques, des rôles flous.

C’est à partir de ce constat qu’une politique data peut réellement répondre aux besoins opérationnels : clarifier les définitions, harmoniser les indicateurs, définir les responsabilités, tracer les flux, renforcer la qualité. Mais pour cela, le langage utilisé doit être lisible par tous. Cela ne veut pas dire supprimer les notions techniques — certaines sont nécessaires pour conserver une lisibilité marché — mais plutôt les contextualiser, les définir, et les relier aux usages métiers. Une bonne data policy parle autant aux opérationnels qu’aux analystes, aux techniciens qu’aux décideurs. Elle crée un langage commun. 

 

Fédérer par l’implication, l’exemple et le relais managérial 

Faire vivre une data policy, ce n’est pas seulement la publier. C’est l’incarner dans les projets et dans la culture d’entreprise. Le point de bascule se situe souvent dans la capacité à embarquer la direction. Quand le top management porte la démarche, la politique data devient stratégique. Elle n’est plus cantonnée à la DSI ou à la gouvernance, mais considérée comme un pilier de performance globale. Autre levier décisif : l’expérimentation sur un projet pilote. Tester la data policy sur un cas concret permet d’en démontrer l’utilité, d’ajuster ses règles, et de rassurer les équipes. Il ne s’agit pas de faire un « document parfait », mais de le rendre fonctionnel, au service d’un besoin réel. 

Ces premiers retours sont précieux pour identifier les freins, clarifier les interprétations, et surtout créer une dynamique positive autour de la politique data. 

Mais au-delà du projet test, il est essentiel de faire exister la data policy dans le quotidien des collaborateurs. Cela implique : 

  • Des ateliers de sensibilisation et de co-construction. 
  • Des relais dans chaque entité ou équipe. 
  • Des temps réguliers d’échange pour faire évoluer les règles et s’assurer qu’elles restent alignées avec les réalités du terrain. 

Une data policy n’est pas un référentiel figé. Elle évolue avec l’entreprise. Elle doit donc être suivie, adaptée, animée. Et cela nécessite des ressources, de la communication, et du temps. 

Allier conformité, simplicité et sobriété d’outillage 

Dans un contexte réglementaire de plus en plus exigeant (CSRD, DORA, Solvabilité II…), la data policy devient un atout stratégique. Elle permet à l’organisation de structurer sa gouvernance autour d’un socle commun, et de répondre efficacement aux audits, contrôles, et demandes externes. 

Mais attention à ne pas tomber dans l’excès inverse : croire qu’un bon outil remplacera un vrai cadre de travail. Avant d’investir dans un dictionnaire de données ou une plateforme collaborative, il faut s’assurer que les fondations sont solides : 

  • Un langage partagé.
  • Des rôles bien définis. 
  • Des principes compris et acceptés. 

Les outils ne font pas la gouvernance. Ils ne font que la rendre visible ou plus fluide. Mieux vaut commencer simplement — avec un fichier partagé, un atelier, une cartographie manuelle — que de déployer trop tôt un outil surdimensionné. Une fois que le cadre est compris et utilisé, un outil peut amplifier la démarche. Mais il ne peut en aucun cas la substituer. 

 

 

Faire une data policy efficace, ce n’est pas produire un document de référence : c’est initier une dynamique collective. 

Pour qu’elle soit utile et utilisée, elle doit : 

  • Être construite à partir du terrain. 
  • Être portée par la direction et testée sur le réel. 
  • Être lisible, évolutive et animée dans le temps. 
  • Être pensée comme un cadre vivant, pas une norme rigide. 

C’est à cette condition qu’elle devient un levier de transformation. Pas seulement pour mieux gérer la donnée, mais pour mieux collaborer, mieux décider et mieux anticiper. 

La data policy ne doit pas être un règlement que l’on subit. Elle doit devenir un réflexe collectif que l’on adopte. 

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